
Extase religieuse
Les derviches, littéralement « les mendiants », sont des religieux du soufisme, un ordre spirituel issu de l’Islam. En Turquie, ils sont particulièrement connus pour leur danse-toupie pratiquée pour atteindre l’extase religieuse. Mais à Khartoum, ils constituent la principale (voire l’unique) attraction de la ville.
Comme chaque vendredi soir au coucher du soleil, plusieurs centaines de personnes se rassemblent à Omdurman, banlieue ouest de Khartoum, et forment un cercle devant la

La face embuée
Devant eux des « chauffeurs de salle » vêtus de tuniques vertes pour la plupart et de chapeaux de lutins arpentent les rangs en brandissant leur bâton ou claquant leur fouet, encourage

L’excitation est palpable, mais c’est au centre du cercle que la tension est à son comble. Tournant, dansant, s’élançant sur un pied et se rattrapant sur l’autre, les derviches virevoltent sur eux-mêmes pendant plusieurs minutes sans interruption avant d’entrer dans une semi-transe ou de perdre l’équilibre et s’effondrer sur le sol.
Le petit tricheur...

L’un d’entre eux m’intrigue. Il tourne littéralement depuis notre arrivée, soit il y a plus de 40 minutes, affichant un sourire radieux sans se lasser. Dans ses poches, on distingue des sortes de boites d’allumettes qui donnent de l’ampleur à sa tunique chaque fois qu’il tourne. Ce faisant, le pauvre bougre a signé son arrêt de mort : tourbillonner gracieusement pendant des heures ou s’afficher aux yeux de tous en sac à patates.
Le ton monte progressivement. Les tams-tams donnent la cadence, le rythme est lent et monotone tout d’abord, puis accélère pour finir en une apothéose effrénée. Malgré tout, on a davantage l’impression d’assister à une rencontre sociale qu’une expérience spirituelle.
Tamam
Une fois la cérémonie terminée à la tombée de la nuit, c’est l’heure des retrouvailles et

La nuit s’installe. Les odeurs de viande grillée commencent à émaner des étalages et les vendeurs de livres religieux replient leurs bâches recouvertes de poussière. Sans nous presser, nous regagnons la voiture, tandis qu’au loin résonne le bruit d’une étrange sirène de pompiers et d’enfants qui rigolent.
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